Le Kyokushinkai

Le 19/09/2023

Dans Styles

Pendant les cours nous évoquons souvent les autres styles de karaté, alors je me suis dit : pourquoi ne pas faire une série d'articles nous parlant de ces styles. L'arrivée de pratiquants de Kyokushinkai dans notre dojo est l'occasion parfaite pour commencer par ce style qu'affectionne Senseï Franck.

Historique

Le kyokushin (極真) ou kyokushinkai (極真会) est un style de karaté, fondé par Masutatsu Oyama (大山倍達), de son véritable nom Choi Young-i. Le premier dojo kyokushinkai est créé dans un quartier de Tokyo en 1953.

C'est Shihan Bobby Lowe qui exporte pour la première fois le kyokushinkai en dehors du Japon, avec l'ouverture d'un dojo à Hawaii. 1964 voit l'ouverture du premier honbu dojo, et c'est en fait seulement à cette date que Maître Oyama donne à son style le nom de kyokushinkai. Kyokushinkai signifie en japonais « société de la vérité ultime ». Développé par Masutatsu Oyama, à partir des techniques du karaté japonais, le kyokushin est un karaté de full-contact, qui met l'accent sur l'efficacité en combat réel. La légende veut qu'Oyama ait, à l'occasion de démonstrations, combattu et mis à mort des taureaux, sans arme ni protection.

Dans cette école, les étudiants aussi bien que l'enseignant prennent part aux combats. À la différence des autres styles de karaté, le kyokushin, en règle général, n'autorise pas le port d'une protection lors des combats. Les coups sont portés avec une force maximale. Il n'est pas permis de frapper avec les mains dans la tête de l'adversaire, en revanche les coups de pied et de genou sont permis et certains sont d'une grande puissance (par exemple kagate ou hiza geri).

Les combats (kumite) seniors se déroule aux K.O. sans protections et des épreuves de « casse » départagent les match-nuls. Pour les enfants, les juniors et les femmes, des protections adéquates sont obligatoires.

Masutatsu Oyama
calligraphie

Des compétitions régionales, nationales et européennes sont organisées tout au long de l'année dans les deux disciplines que sont les compétitions kumite et kata.

Le symbole du kyokushinkai est le kanku, dont les origines proviennent du kata Kanku . Kanku se traduit littéralement par « Contempler le ciel ». Ce kata commence en levant les mains ouvertes avec les pouces et les index qui se touchent. L'attention est alors dirigée vers le centre des mains, afin d'unifier l'esprit et le corps. Les pointes du kanku représentent les doigts et signifient la finalité. La partie épaisse représente l'espace entre les mains et signifie l'infini, la profondeur. Les cercles intérieurs et extérieurs signifient la continuité et le mouvement circulaire.

Au Japon, puis à travers le monde, Masutatsu Oyama a su faire connaître le kyokushin avec la parution du livre Vital Karate, puis d'une véritable encyclopédie de trois ouvrages : What is Karate, This is Karate et Advanced Karate, où les différents aspects du travail du kyokushin sont analysés et détaillés.

Pour les plus endurcis de ses karatékas, Maître Oyama a établi une épreuve que chacun peut présenter quand il le désire - Hyaku Nin Kumité - l'épreuve des cent combats. Voici une vidéo de Francisco Filho, 2 fois vainqueur de cette épreuve à 1 mois d'intervalle : Francisco Filho 100 men kumite

La calligraphie japonaise du mot kyokushinkai est reproduite sur le dogi des membres de ce style de karaté dans le monde entier. Ces caractères ont été originellement peints par Haramotoki Sensei, grand maître de calligraphie et ami de Sosai Oyama.

Le Kyokushin a donné naissance de plus de vingt styles de combats. Parmi les plus connus l'on peut citer le Kick Boxing (après le défi des maîtres du Muay Thai et le départ d'un des élèves d'Oyama), et le Daido Juku (créé par un autre élève d'Oyama).

Technique

Le système de combat du Kyokushin est basé sur les styles plus traditionnels de karaté, notamment le Shōtōkan et le Gōjū-ryū. Il se démarque par une recherche d'efficacité au combat alliant des coups directs et lourds. La devise 'Ichigeki' du Kyokushin signifie « Un coup, une victoire ».

Les combats se mènent souvent à distance très serrée, les coups principaux sont portés à répétition en direction des jambes de l'adversaire et visent à détruire sa capacité de tenir le combat. En compétition, les techniques de poing et de main sont interdites au niveau du visage.

L'absence de gants ou de protection et la sévérité des combats fait des pratiquants de ce style des karatékas endurcis, capables d'assumer une grande charge physique et spirituelle dans tous les sens du terme.

Certaines techniques du Kyokushin ne sont guère utilisées dans d'autres arts martiaux japonais, même si elles existent dans les katas de la plupart des styles de karaté : hiza geri (coup de genou), mae oroshi kagato geri (coup de hache), gedan mawashi geri (coup de pied rotatif bas), shutô mawashi uke (dont la forme est différente en Shotokan). Certains pratiquants de Kyokushin, comme Andy Hug, Francisco Filho ou Glaube Feitosa sont apparus dans des combats de K-1. Il y a des coups autorisés en Kyokushinkai qui ne sont pas autorisés en Shotokan ou en Wado ryu comme Hiza geri (coup de genou) ou Do Kaiten Mawashi tobi geri (coup de pied retourné sauté sur un axe de frappe vertical).

Petite particularité : Le karaté Kyokushin possède son propre système de ceintures de couleur, comparable mais non exactement similaire aux autres écoles de karaté. Dans le schéma adopté au Japon, elles se présentent dans l'ordre suivant : blanche, orange, bleue, jaune, verte, marron et noire.

En bonus, voici quelques vidéo :

Le Kata Bassai dai Kyokushin

Reportage de Karate Bushido

Et bien sûr, la bande annonce du film qui raconte l'histoire du fondateur de ce style : Fighter in the Wind

Kyokushinkai Styles